Les TER attirent à nouveau les voyageurs. L'augmentation de leur fréquentation est nette.
C'était « la privatisation ou la décentralisation », selon la formule du président de la Région Aquitaine, qui inaugurait hier les nouvelles couleurs des TER. Une façon de rappeler que lorsque
les Régions ont obtenu la compétence des trains régionaux, le réseau et le matériel étaient en piteux état. Et comme dans beaucoup d'autres régions françaises, dont Poitou-Charentes, les
centaines de millions d'euros investis ont permis de redonner une nouvelle jeunesse aux TER.
1 Des voyageurs qui reviennent vers le train
Depuis la régionalisation des TER, en 2002, leur fréquentation a augmenté de 42 % en Aquitaine. En Poitou-Charentes, la progression a même atteint 57 %. Selon les élus, cette progression est due
à une augmentation très importante de l'offre, grâce à de nouvelles dessertes : 100 TER par jour de plus créés de 2002 à 2008, soit 27 % de sièges en plus.
En Poitou-Charentes, l'augmentation de l'offre a été variable selon les itinéraires : + 22 % pour Angoulême-Royan, mais + 49 % entre Niort et La Rochelle et même 54 % de La Rochelle jusqu'à
Saintes et Bordeaux.
La création de nouvelles dessertes a donc été dépassée par le renouveau de la fréquentation. Celle-ci a permis de rentabiliser les investissements consentis pour améliorer le service rendu, et
même au delà. Cela a posé des problèmes à certains moments, quand la fréquentation augmentait beaucoup plus vite que la création de nouveaux trains. Notamment pour Arcachon et Langon. C'était
l'époque, il y a deux ou trois ans, où la moindre épidémie de grippe chez les contrôleurs ou une série de pannes sur des matériels vieillissants entraînaient l'annulation de nombreux trains, au
grand dam des voyageurs bloqués sur un quai de gare. Le directeur régional de la SNCF plaidait pour un TER « victime de son succès » quand il était convoqué chez un président du Conseil régional
très remonté.
2 Des problèmes qui persistent
En Aquitaine, c'est la ligne de la Garonne, entre Bordeaux, Langon et Agen, qui continue à poser des problèmes et qui en posera au moins jusqu'en 2011 (lire ci-dessous). Mais les retards
s'accumulent aussi sur deux lignes du sud entre Bayonne et Puyoô, ainsi qu'entre Hendaye et Dax. Ils devraient cependant n'être bientôt plus qu'un mauvais souvenir. Des travaux doivent permettre
de redonner à ces lignes des taux de ponctualité dans la moyenne de l'Aquitaine.
Quant à Bayonne-Saint-Jean-Pied--de-Port, elle sera fermée totalement pour rénovation pendant six mois à partir de janvier prochain.
En Poitou-Charentes, la voie unique Poitiers-La Rochelle « est saturée », explique Michelle Carmouse, vice-présidente du Conseil régional en charge des TER. La ligne de Saintes à Angoulême est
également à rénover complètement, ce qui va nécessiter sa fermeture pendant de nombreux mois en 2010.
Tout comme la liaison Poitiers-Limoges a été assurée par autocar cette année, jusqu'à sa remise en service pour la fin de 2009.
3 Tarification et billetterie
Les Conseils régionaux ont eu à coeur, depuis 2002, de mettre en place des tarifications intéressantes pour ceux qui empruntent le train, que ce soit pour aller travailler ou pour aller étudier.
En Aquitaine, la carte Sésame offre la gratuité pour 24 voyages à ceux qui sont à la recherche d'un emploi, et les cartes Izy donnent droit à des réductions.
En Poitou-Charentes, les usagers quotidiens, qu'ils soient étudiants, travailleurs, ou pour toute autre raison, sans justificatif, disposent d'une carte qui leur accorde 75 % de réduction. Des
accords de réciprocité ont été passés pour les réductions en faveur des jeunes avec les régions limitrophes : Centre, Limousin, Pays de la Loire et Aquitaine.
4 Plan de rénovation des gares
En Aquitaine, les petites gares ne sont pas actuellement « en très bon état », de l'aveu même d'un cadre de la SNCF. 53 gares TER devaient être modernisées sur un total de 157 (gares et points
d'arrêt). 10 l'ont déjà été, et 13 millions d'euros ont été engagés. Il s'agit par exemple de la gare de Marcheprime (33), qui a été inaugurée hier et a coûté 240 000 euros.
En Poitou-Charentes, celles de Saint-Maixant et de Ruffec l'ont déjà été, tandis que Montmorillon et Châtelaillon ont déjà été décidées.
5 Les nouveaux matériels
En quelques années, depuis 1998, les passagers ont pu apprécier l'évolution du matériel roulant mis à leur disposition. Les premiers autorails XTER, mis en service à partir de 1998, déjà
climatisés et qui ressemblaient à des mini-TGV, ont changé l'image du TER aussi bien en Aquitaine qu'en Midi- Pyrénées. Leurs cousins à traction électrique sont apparus ensuite sur les lignes
aquitaines.
Bruyants et peu fiables au début, ils ont été peu à peu supplantés par les autorails légers d'Alstom sur les petites lignes, puis par les autorails à grande capacité AGC de Bombardier, dans les
deux régions.
L'Aquitaine envisage pour la suite de commander à partir de 2013 de nouvelles rames Alstom dont certaines seraient à deux étages, comme en région parisienne, pour les dessertes à forte densité
comme Bordeaux-Arcachon ou Bordeaux-Langon