Passerelle de la gare : l'avenir est au Sud
Pendant plusieurs semaines, les Yonnais lui ont déclamé toute leur affection dans nos colonnes. Nombre de souvenirs enfouis ont trouvé expression, lorsqu'ils ont appris la disparition de la
passerelle de la gare, telle qu'elle se dresse aujourd'hui.
Une page s'est donc tournée avec la fin annoncée de l'oeuvre de l'architecte yonnais Robert Le Ricolais (1894-1977). Les raisons de sécurité et d'accessibilité sont évoquées.
L'arrivée du TGV en Vendée et la réflexion sur l'urbanisme dans le Pentagone en sont les causes.
Symbole patrimonial de la ville, lien historique entre les quartiers Gare/Forges et Pentagone, le sujet suscite les intérêts. La mairie le sait. La population est invitée à
découvrir les projets de l'architecte Bernard Tschumi (Ouest-France du 3 mai) et à donner son avis.
L'intérêt général prévaut
Le nouvel équipement, tel qu'il est imaginé, a résolument des allures futuristes : tube large de trois mètres au sol agrémenté de lignes de force, accès à la passerelle par des
escaliers et des ascenseurs des deux côtés de la gare. La Roche regarde son avenir en face.
Mais l'une des questions, en mai, est de savoir où construire l'ouvrage. Au sud, c'est-à-dire à l'opposé de l'actuel positionnement, ou enjambant le bâtiment de la gare ? Le maire
Pierre Regnault, tout comme l'architecte créateur, ne s'en cachent pas : ils privilégient le deuxième scénario.
Pourtant, le comité de pilotage du projet (1) en décide autrement. Le 11 juillet, - on l'a appris hier -, il retient à l'unanimité la première solution, « le projet le plus neutre
» selon le maire. Plusieurs arguments plaident en faveur de l'option côté sud et répondent à l'intérêt général. Parmi eux, l'accessibilité des usagers. Sur ce point, la passerelle en position
centrale présente des inconvénients : elle est plus longue de 20 mètres ; elle est plus haute, d'où des escaliers plus hauts et une pente plus importante, qui peuvent être gênants pour des
personnes à mobilité réduite.
Si le défi architectural séduit, il ne doit pas non plus heurter la sensibilité des Yonnais, estime le maire. L'option sud s'intégrerait mieux à l'architecture sobre de la gare,
d'inspiration napoléonienne. Enfin, l'argument financier n'est pas à négliger. Même s'il est un élément parmi d'autres dans la réflexion, il est considérable pour les cofinanceurs. Le coût du
projet devrait avoisiner tout de même deux millions d'euros. En attendant la réalisation de la future passerelle d'ici l'automne 2008, le projet retenu sera présenté au conseil municipal le 26
septembre.
Loïc TISSOT.
(1) Il réunit l'ensemble des acteurs : SNCF, Réseau ferré de France, conseil général, conseil régional, communauté de communes du pays yonnais, Ville, État via la direction
régionale de l'équipement.
Ouest-France