Ligne à grande vitesse Tours - Bordeaux : le concessionnaire prépare son arrivée en Poitou-Charentes
Les soeurs Vinci Méséa, Liséa et Coséa, sont prêtes à monter dans le train à grande vitesse qui reliera Tours à Bordeaux à l'horizon 2016. Liséa regroupe les actionnaires: beaucoup de Vinci (presque 80 %), un peu de Caisse des dépôts et consignations (presque 20 %) et une pincée d'Axa. Coséa rassemble les entreprises qui vont réaliser le chantier, une quarantaine, dont une majorité de filiales du groupe Vinci. Une troisième soeur, Méséa, se chargera ensuite de l'exploitation et de la maintenance de la ligne pendant les 50 ans de la concession.
Liséa, Coréa et Méséa, c'est la photo de famille que le préfet du Poitou-Charentes, Bernard Tomasini, a officiellement présenté aux élus et aux acteurs socio-économiques de cette région, hier à
Poitiers. Les sociétés soeurs étaient en fait représentées par leur tuteur légal, Hervé Tricot, directeur du projet SEA (Sud-Europe-Atlantique) pour Vinci. Un spécialiste a qui on doit, entre
autres, l'autoroute A19 (Orléans-Montargis), réalisée par Vinci selon le même principe de concession.
L'objet de la réunion poitevine était de faire connaissance. « Puisque nous allons être voisins pendant les six ans qui viennent », a rappelé Hervé Tricot. Le chantier a été balisé sous
tous ses angles (retombées économiques, nuisances, environnement, etc.) par les concessionnaires, avec des promesses martelées pendant deux heures : « Concertation, écoute, consensus et
respect des engagements pris auprès de l'État. » Chez Vinci, on se dit « conscient et impatient » de participer à l'un des plus gros chantiers européens.
1.300 embauches locales
Dans le public, deux catégories d'invités ont pris le micro. D'un côté des élus ruraux qui n'espèrent pas grand-chose des retombées économiques, mais défendront bec et ongles les aménagements
qu'ils ont demandés dans leur commune. De l'autre, des élus urbains et des entrepreneurs locaux qui espèrent voir fleurir des emplois et des contrats. Les uns et les autres sont repartis avec
deux chiffres : 1.300 personnes seront embauchées sur le tracé (dont un tiers en insertion) et 20 % des travaux seront confiés à des sous-traitants locaux n'appartenant pas au groupement Coséa.
Le plus gros du chantier sera réalisé par les entreprises concessionnaires et leurs propres salariés.
« Mais les retombées économiques d'un projet de 7,8 milliards d'euros seront forcément plus conséquentes que cela, par exemple dans le domaine des services », a voulu rassurer le préfet.
Élus et entrepreneurs ont pris bonne note de ses engagements. Ils pourront en vérifier la véracité dans un an, avec les mêmes interlocuteurs et au même endroit, a promis Bernard Tomasini.
D'ici-là, le voyage devra avoir pris son rythme de croisière.
le calendrier
Le plein-emploi en 2012
> 2010-2011. Concertation, études et autorisations administratives (dont la loi sur l'eau et l'environnement), sondages géotechniques, archéologie préventive, libération des
emprises foncières.
> 2012-2014. Travaux d'infrastructure (terrassements, ouvrages d'art, plateformes, etc.) et début des équipements ferroviaires. C'est à cette période que le chantier emploiera
le plus de monde : plus de quatre mille personnes pendant deux ans.
> 2015-2016. Équipements ferroviaires (voie, caténaires, énergie, signalisation, télécommunications), essais, marche à blanc et homologation.
Chiffres-clés
> 50 ans. La durée de la concession de la ligne attribuée à Vinci par RFF.
> 302. Les kilomètres de ligne entre Tours et Bordeaux.
> 7,8. Le coût du chantier en milliards d'euros.
> 117. Le nombre de communes traversées dans six départements et trois régions.
> 450 salariés travailleront pour Liséa au siège officiel du chantier, à Poitiers.
> 400. Le nombre d'ouvrages d'art, dont 19 viaducs et 7 tranchées couvertes.
> 50. Les millions de m 3 de déblais à ôter du passage.
> 13.000. Les supports de caténaires