Risque accru d'asthme et de leucémie
Vivre en bordure d'une autoroute augmente les risques de problèmes pulmonaires, selon la Direction de la Santé publique de Montréal.
«Ça nous préoccupe, parce que des milliers de personnes vivent le long des voies rapides à Montréal», indique Norman King, épidémiologiste à la Direction de la Santé publique de Montréal (DSPM).
Les Montréalais de 60 ans et plus qui vivent en bordure des voies rapides sont davantage hospitalisés pour des problèmes respiratoires, selon une étude de la DSPM menée en 2005. Ils courent 30 % plus de risques d'avoir des troubles pulmonaires en raison de la piètre qualité de l'air, selon l'étude basée sur 40 000 diagnostics.
«La maladie se développe quand la personne est âgée, mais elle peut être le résultat de 20, 30 ou 40 années vécues à côté d'une voie rapide», précise l'épidémiologiste. L'air près des autoroutes montréalaises présente de plus grandes concentrations d'oxydes d'azote et de particules fines, selon une autre étude de la DSPM, menée en 2003. La poussière dégagée par la chaussée et la combustion des véhicules appauvrit également l'air.
Enfants asthmatiques
Des experts partout dans le monde se sont penchés sur le sujet. Une étude menée en Hollande suggère que la vie à proximité d'une artère achalandée augmente le risque de mourir d'une maladie cardio-pulmonaire. Les enfants qui habitent à 75 mètres ou moins d'une voie rapide courent plus de risques de souffrir d'asthme que ceux qui vivent à plus de 300 mètres, selon une étude présentée en 2005 par la Société thoracique américaine.
Leucémie
Pire encore, les mères vivant à moins d'un kilomètre d'une voie rapide accouchent d'enfants qui ont beaucoup plus de probabilités de contracter un cancer, selon l'étude d'un chercheur de l'Université de Birmingham, en Angleterre, publiée en février 2005. Il a découvert que la majorité des Britanniques morts de la leucémie avant l'âge de 16 ans ont été exposés à une source importante de pollution de l'air, tel le trafic automobile.
Les risques sont tout de même beaucoup moins élevés que ceux reliés au tabagisme, qui multiplient par deux, cinq ou dix la possibilité de contracter des maladies respiratoires, selon Norman King.
15 novembre 2005 par Brigitte McCann
Le Journal de Montréal