Le trafic de marchandises sur le rail devrait s'arrêter prochainement entre Thouars, Loudun et Chinon. Le signal d'alarme est tiré.
Parce que la voie ferrée située entre Chinon (Beuxes) et Thouars via Loudun exige des travaux d'entretien, donc des dépenses, Réseau ferré de France (RFF) va stopper le trafic de marchandises sur ce segment « C'est d'autant plus inacceptable que l'un des principaux utilisateurs de cette voie fret, la coopérative agricole Terrena Poitou, a réalisé des investissements dans ses silos de Beuxes, précisément pour utiliser le rail ! », tempête Pascal Bironneau, conseiller général de Saint-Loup-sur-Thouet, et vice-président de l'association pour le développement du transport ferroviaire Thouet-Sèvre niortaise. L'élu tire le signal d'alarme sur cette menace qui se précise et qui s'oppose aux orientations des Grenelle de l'environnement.
De Saint-Varent à Poitiers par Tours !
Car si cette éventualité se vérifiait, ce serait un mauvais coup pour l'axe Thouars-Loudun-Chinon : « Des travaux envisagés à la gare de Chinon pour construire un parking de voitures pourraient empêcher une hypothétique réouverture aux voyageurs et au fret de l'axe en question, Tours-Chinon-Loudun-Thouars-Bressuire-La Roche-sur-Yon », relève Pascal Bironneau.
Le risque de fermeture de la ligne marchandise entre Chinon et Thouars pourrait également nuire au développement de l'activité d'une société loudunaise, la CEIT, qui s'installe à Thouars (lire ci-contre).
Pascal Bironneau se désespère. « La SNCF en est à son sixième plan fret mais ça rien ne bouge. Quand on pense que pour livrer des pierres à Poitiers, les trains des carrières de Saint-Varent sont obligés de passer par Saumur-Tours pour redescendre à Poitiers. Ces trains ne '' collent '' pas aux horaires de la gare de Thouars, ouverte seulement de 8 h à 17 h ! On marche sur la tête. »
Restaurer une vraie ligne ferroviaire Thouars-Parthenay-Niort, sorte de « colonne vertébrale », c'est le projet défendu par l'association. « La ligne à Grande Vitesse Tours-Bordeaux coûtera sept milliards. Or, pour remettre les 80 km de Thouars-Parthenay-Niort en service, il en coûterait 80 millions, c'est-à-dire seulement 1 %. Mais voilà, la SNCF privilégie certaines lignes au détriment de l'équilibre du territoire. Il est temps qu'elle fasse machine arrière »... A toute vapeur.
Dominique Hérault - nr.thouars@nrco.fr
THOUARS :
Si le rail est menacé que devient la CEIT ?
La CEIT emploie 350 salariés à Loudun. Elle recrute pour installer à Thouars un atelier d'habillage et de rénovation de voitures voyageurs SNCF. La communauté de communes du Thouarsais lui a
attribué une subvention de 70.000 € pour aider à son implantation, sur l'ancien poste d'entretien des wagons SNCF (derrière Super U).
Les principaux clients de sa société sont Alstom, le TGV, l'entreprise Bombardier, la SNCF, la RATP, etc. Ses marchés les plus importants sont le métro ou le tram.
Emplois espérés : jusqu'à 60 salariés, à Thouars. Des électromécaniciens, des monteurs-cableurs et une petite équipe de techniciens supérieurs chargés du suivi. Plus un bureau commercial.
Michel Sibout, le P-DG, a choisi Thouars en raison de la présence des rails sur le site. La menace de fermeture de la voie Thouars-Loudun pourrait remettre en question cette activité. Mais la
société n'a pas souhaité répondre à nos questions.