Un argument rejeté par l'entreprise publique. « Le fret ne peut en aucun cas compenser le coût des TER. Légalement, déjà, il ne peut y avoir de vases communiquants entre deux activités différentes (voyageurs et marchandises, NDLR) », explique Marc Doisneau, directeur délégué TER pour Poitou-Charentes. D'un point de vue économique, ensuite, « les volumes de fret sont insuffisants pour pouvoir rapporter des sous à la SNCF dans l'objectif d'équilibrer le reste », poursuit le cheminot. Enfin, « la probable perte (2), par la SNCF, du marché du transport des granulats issus des carrières Roy au 1er janvier 2007 au profit de la société privée Séco-Rail » (lire également ci-contre) vient encore affaiblir cette hypothèse.
Ping-pong
Dominique Paillé en a une autre. A l'origine, le député n'était pas un fervent partisan des TER auxquels il préférait le projet de faire arriver le TGV en gare de Thouars. Une idée plus porteuse, estimait-il. Aujourd'hui, c'est lui qui a la position la plus tranchée. Pour lui, la principale responsable de ces atermoiements, c'est la Région : « Lorsque j'interroge la SNCF, on me dit que l'on attend la réponse du conseil régional. Lorsque l'on fait des démarches auprès de ce dernier, il nous renvoie vers la SNCF.
Pourtant, c'est très simple. Soit la Région a réellement envie de maintenir les dessertes et elle met le paquet, soit elle ne le veut pas et prend ses responsabilités ». Ce serait en effet une solution pour faire cesser ce jeu de ping-pong permanent qui laisse les usagers dans l'ignorance. Il faudrait pour cela qu'en plus de sa participation (400.000 €), la Région compense celle de la SNCF (400.000 € supplémentaires). Mais que sont 800.000 € dans une course à la présidentielle ?
(2) Dans la NR du 27 juillet, nous annoncions cette arrivée d'un opérateur privé dans le fret ferroviaire.
Un an après, la SNCF, qui n'a rien fait pour promouvoir les nouvelles dessertes, prend en otage les usagers en laissant planer le doute sur la reconduction de l'opération pourtant votée par la Région ! (voir notre article du 30.10.2006)